Friday, December 9, 2011

Il faut avoir 20 ans pour critiquer le monde avec desinvolture

Bon, mini pause entre deux examens et je suis allée faire un peu de catch-up sur les chroniques de Benoit Lefebvre (pas trop eu le temps de le lire ce semestre). Et que vois-je dans la liste des titres? "Hier encore, j'avais 20 ans...". Hahaha! À part pour la coincidence due au fait que je chantais cette chanson ce matin en étudiant pour mon examen d'économie (c'était supposé me donner de l'entrain? pas trop sure... c'était plus la pensée "shit mon examen est dans 5 heures et j'ai encore 5 chapitres à étudier ET il faut que je mange quelque chose ET il faut que j'amène mon cul à l'université".... ouip, ça! ça motive toujours! Mais je divague comme d'habitude), il y a toujours l'attrait du au fait qu'on parle de mon groupe d'âge. Bref, ce que j'essaye de dire est que j'ai été attirée comme un moustique vers une lampe électrique.

Comme n'importe quel adulte qui essaye de nous faire grâce de sa sagesse, la chronique est très intéressante et il y a des parties qui ramènent des odeurs de vérité et de déjà-vu. Oui à 20 ans on a une opinion sur tout et on veut la faire valoir. Oui à 20 ans on pense qu'on sait tout. Dans la même optique qu'à 10 ou 15 ans on se trouve vieux, trop vieux pour le peu de droits qu'on a, à 20 on trouve qu'on a passé le plus dur et qu'enfin nous voilà adultes! Pfff, c'est une illusion dont on ne peut s'échapper. Je suis sure que les "adultes" de 30 ou 40 ans se dotent des mêmes ambitions et si l'humanité n'aurait pas été aussi obsédée par la jeunesse, Charles Aznavour chanterait "Hier encore, j'avais 40 ans" (à son âge, il pourrait les chanter toutes!). La maturité ou l'expérience de vie ne peut être évaluée qu'avec la comparaison. La vie n'est qu'un cheminement et ce qu'on gagne en maturité on perd en idéalisme et en vigueur. Plus on avance, plus on mélange les nuances et le noir et le blanc devient de plus en plus gris. Oui je connais très bien le fixisme du JAMAIS. Mais le fait est que chaque être humain est jeté dans ce monde confus et bizarre sans aucun repère autre que ceux donnés par ses parents et son éducation. Et tout va bien pour un moment jusqu'à quand on lui enseigne qu'il ne faut prendre rien pour acquis et qu'il faut tout regarder d'un oeil critique. Et là il ne sait plus quoi ou qui croire et il sent la terre qui fuit sous ses pieds. Et sa soif d'absolu ne peut être apaisée avec des nuances de gris. Alors en prenant le risque d'avoir tort, il s'accroche à JAMAIS et à TOUJOURS. Simplement parce que les humains ont besoin de réponses qui n'existent pas ou qu'ils n'ont pas encore les capacités de comprendre.

Hier encore, j'avais 20 ans, je gaspillais le temps en croyant l'arrêter et pour le retenir même le devancer, je n'ai fait que courir et me suis essoufflé. Ignorant le passé, conjuguant au futur, je précédais de moi toute conversation et donnais mon avis que je voulais le beau pour critiquer le monde avec désinvolture.

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