Friday, November 12, 2010

Le Vide

Je suis une personne influençable. J'ai deja parlé du fait que je me retrouve au stade estetique de ma vie, stade où toute decision, toute conviction, toute passion est éphemère. Rien ne dure plus que quelques journées et ces états passagers sont inévitablement influencé par mes lectures, mes discussions avec mon entourage, les films que je vois, bref, mon quotidien. Ceci étant dit, la reflexion suivante est une conséquence directe du livre Le vide par Patrick Senécal que je viens de finir. Comme le titre l'explique si bien, l'auteur pose un regard pessimiste et très cynique sur notre société. Nos vies sont vides. Et ça nous rend malheureux même si on ne s'en rend peut-être pas compte tout de suite. Il y a les gens qui souffrent et qui subissent, qui essayent de s'en sortir et qui n'y arrivent pas. Et puis il y a les riches, pour qui tout est un jeu accompagné par la façade qui lui permet de continuer. Mais ce qui nous lie tous, riches et pauvres, heureux et misereux, est le vide. Les mensonges qu'on se raconte à tous les jours pour pouvoir continuer. La tête qu'on tourne lorsqu'on voit le mendiant dans le métro. L'indifference qu'on éprouve lorsqu'on entend parler des guerres et des morts. La fascination morbide pour la douleur des autres. Les analyses psychologiques et philosophiques des livres et des films, des photos et des histoires, des spectacles et des conférences. Tout pour essayer de trouver un sens. Tout pour denicher un indice qui nous prouverait que nos vies ont un but, une utilité quelconque, qu'on est plus que juste une erreur statistique ou, si on préfère, l'aboutissement de l'adaptation d'une chaine évolutionnaire. Pendant des siècles, ce rôle a été rempli par la religion. On est ici parce que Dieu a decidé ainsi et la discussion s'arrêtait là. Mais avec l'avancement de la science, notre dieu se mourrait sous nos yeux. Chaque nouvelle étoile, chaque nouvelle molecule, chaque nouveau fonctionnement physiologique que l'on découvrait, portait un coup de plus à la divinité chancelante jusqu'à tant qu'elle s'effondre. Dieu est mort et c'est nous qui l'avons tué. Mais maintenant, qu'est-ce qui va le remplacer pour remplire le vide qui menace de nous consommer tous? La science? Penant longtemps on l'a cru. Mais la science amène une bien piètre consolation puisqu'elle explique le comment et non le pourquoi. Et pour cette raison on cherche une solution miracle qui sera compatible avec la science qui a envahi notre monde, mais qui comportera la souplesse et la flexibilité de raisonnement qui venait avec les croyances réligieuses. La mechanique quantique et la rélativité réunies sous une même théorie. La théorie des cordes de la vie. Des réponses logiques qui viendront tout seules, qui résoudront le mystère de la vie et qui donneront un but à nos vies errantes. Pourtant ces réponses n'existent pas. Parce que, comme Sartre le disait si bien, notre devoir dans la vie est justement de nous trouver un but. Et il faut qu'on le trouve par nous-mêmes parce que la vie ne vient pas avec un but d'office. Mais ceci n'est pas une tâche facile. Lorsqu'on comprend que les possibilités qui s'offrent à nous sont infinies, limitées seulement par nos jugements et les limites qu'on s'impose à soi-même, on commence à se perdre devant la multitude de chemins qui nous entourrent. Lequel prendre? Lequel est mieux? Lequel je veux prendre? Lequel je dois prendre? En fait, il n'y a même pas de chemin tracé. Juste un champ qui s'étire à l'infini partout où l'on regarde. Et à cause du fait qu'on vit en société et qu'à chaque moment de notre vie on est encadrés par des règles et des normes de conduite, on trouve cette liberté totale deconcertante. Et beaucoup se perdent en cours de route. C'est tellement plus facile de s'occuper d'activités superflues et superficielles. Et c'est vrai qu'on oublie souvent qu'il y a plus que juste la vaisselle ou le voisin qui nous fait chier ou le gars qui nous fait de l'oeil dans l'autobus. Pourtant, dans le livre de Patrick Senécal, on semblait indiquer que la seule façon de remplir le vide était avec des activités altruistes. Et je ne suis pas d'accord. Le vide existe, c'est vrai. Mais on n'est pas obligés de sauver le monde pour se sentir vivant et pour être heureux. Et le paradoxe est que plus on vient d'un milieu aisé, plus le vide se fait sentir. De la façon que je vois les choses, pour être heureux, il nous faut une quête que l'on poursuit toute notre vie et avec un peu de chance, on réussira à l'atteindre avant de mourir. Lorsqu'on meurt de faim, notre quête est de survivre d'un jour à l'autre. Ça dicte nos actions, notre mentalité, nos désirs, nos rêves. Notre chemin est tracé dans la haute herbe du champ infini et on le suit sans flechir. Cependant, lorsqu'on a tout ce que l'on peut demander, lorsque toute l'herbe du champ a été complétement rasée et l'on peut se promener à notre guise partout, on finit inéluctablement par érrer d'une place à l'autre sans aucun cap précis. On saute d'une colline à une autre, sans jamais arriver à une destination précise. Les gens cherchent le bonheur dans les fêtes, dans l'alcool, dans le sexe. On pense qu'on vit pour ça. Et peut-être que pour un temps ça marche. Mais on finit toujours par voir l'inutilité, le vide. En fait, je sais pas pourquoi on vit. Je cherche toujours. Et je pense pas que quelqu'un réussira un jour à trouver une réponse miracle. Parce que la réponse n'est pas la même pour tout le monde. Chacun doit trouver sa propre réponse. La seule chose qui fait peur est la possibilité qu'on ne la trouve jamais. C'est dans ces moments qu'on commence à regretter la réligion...



I used to believe. But somewhere along the way, I lost the capacity of blind faith. My rational mind cannot compute the existence of a being without any proof. And even when you have proof, there's still room to doubt. There's always room for doubt. And why should I believe in God? Why God? Why not Allah? Or Buddha? Or Krishna or Shiva? Or Zeus and Poseidon and Hades? Or Isis and Horus? Or no god at all? Either one god, be he christian or muslim or hindu, or a whole hoard of them, comes back to the same thing because there's as much proof for one as for the other (aka none). And random rant here, I just noticed that as I was typing the last sentence, the spelling corrector identified the words muslim and hindu as being wrong because I didn't capitalize them (no idea why not christian). But I find that weird. Why capitalize religion? You don't see us capitalizing physical concepts or names of molecules. Mechanics, dynamics, thermodynamics, quantum mechanics, relativity, string theory, black holes, supernovae, carbon dioxide, methyl benzoate, brain, neurons, glial cells, vena cava, aorta, mitochondria, adenine-tri-phosphate, enzyme, heart, hemoglobin, oxygen, hydrogen dioxide, photons, all these things that explain our origins and KEEP US ALIVE, and, unless they have been named after the scientist who has discovered them, none of them is capitalized. What has religion brought us except an easy, miracle answer to things we don't understand? An answer that avoids us the pain of having to think and to look deeper than the surface. People keep talking about the good things religion has done such as humanitarian aids and education. Of course, at one time, when christianity first came to be, when the concept of charity didn't exist, it might have been useful to tell people that an invisible man was watching them and that he would punish everyone unless they kept a good conduct. But this mentality is not relevant anymore. We now know how to be charitable and socially involved for the betterment of all humanity without needing the motivation of an angry god who will send us all into the fires of hell if we do otherwise. The child has grown and he now needs to face the fact that Santa Claus doesn't exist. Plus, if you help someone out and you do it because of your religion, because you are afraid of the consequences if you act otherwise, because you think that someone is watching you, then your act doesn't have the slightest value anymore. I know that it sounds very Kantian, but the fact remains that generosity should come from the inside, not from an external god. And if there is a god out there, there is only one single question I would want to ask him: if I am a good person but I refuse to believe in you, would you still send me to hell? If the answer is no, then I have nothing to be afraid of. If the answer is yes, then you are not a god worth believing in.

What makes life worth living?

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